~antoinentl/t

t/content/p/00/00-04.md -rw-r--r-- 5.1 KiB
e146a504antoinentl edit: versionnement des fichiers PDF a month ago
                                                                                
1
2
3
4
5
6
7
8
9
10
11
12
13
14
15
16
17
18
19
20
21
22
23
24
25
26
27
28
29
30
31
32
33
34
35
36
37
38
39
40
41
42
43
---
title: "Plan de la thèse"
chapitre: 0
section: 4
bibfile: "data/00.json"
_build:
  list: always
  publishResources: true
  render: never
---

Le premier chapitre définit le livre depuis ses procédés de reproduction, actant la dimension technique à la fois comme constitutive de cet objet culturel — et de fait désormais industriel —, et trace _énonciatrice_.
Le livre porte ses conditions d'existence technique, cela se révèle également dans ses formes — multiples et interreliées aux intentions éditoriales — que nous étudions puis illustrons avec l'analyse du livre _Busy Doing Nothing_ de Rekka Bellum et Devine Lu Linvega.
Le livre est un artefact qui expose un processus de fabrication, celui-ci permet d'identifier des façons de faire.
Ainsi il ne doit plus être considéré comme un résultat, mais comme le reflet des conditions de l'émergence du sens.
La description critique d'un livre de la maison d'édition les Ateliers de \[sens public\] constitue une étude d'un acte éditorial déployé en des formes et versions complémentaires.

L'édition est l'objet du deuxième chapitre ; nous étudions ce processus en tant qu'une série d'actions qui forment un dispositif.
Nous formulons l'hypothèse que l'édition est une activité hybride et réflexive, un _acte_ plutôt qu'un _geste_, que nous explicitons et confirmons avec l'étude de la structure d'édition Abrüpt.
Cette étude de cas présente l'originalité de la démarche d'Abrüpt, ainsi qu'un (anti)livre (dynamique) et un _gabarit_.
C'est un acte éditorial que cette maison d'édition réalise, constituant une forme d'_éditorialisation_.
Nous explicitons ce concept d'_éditorialisation_, en tant qu'il se constitue comme une réaction théorique à l'édition dans un environnement désormais numérique.
La seconde étude de cas est consacrée à nouveau aux Ateliers de \[sens public\], mais en étudiant cette fois le _Pressoir_, la chaîne d'édition conçue et développée pour fabriquer des livres et permettre leur diffusion dans l'espace numérique.

Dans le chapitre 3, nous prolongeons les analyses engagées sur l'édition et le numérique, d'une part en définissant le numérique et ses cultures, d'autre part en apportant une critique de l'_homothétisation_ — qui découle d'une duplication du modèle épistémologique de l'imprimé _dans_ le numérique.
L'analyse d'Ekdosis, paquet LaTeX permettant un processus d'encodage d'éditions critiques de textes classiques, est une perspective de faire _avec_ le numérique.
Nous établissons ensuite une analyse du fondement de l'édition numérique au prisme des humanités numériques, principalement dans la relation qu'entretiennent les sciences humaines avec des pratiques d'édition et de publication.
Un tournant est opéré avec les humanités numériques, en tant que démarche critique, réflexive et outillée.
L'étude de cas dédiée au projet éditorial _Le Novendécaméron_ s'inscrit dans cette réflexion, en analysant les mécanismes mis en place pour éditer et publier de la littérature, aujourd'hui.

Les formats structurent et modélisent le sens, c'est l'objet du chapitre 4 qui analyse cette question dans l'activité d'édition.
Nous proposons un panorama des possibilités sémantiques dans des environnements contraints et néanmoins ouverts comme le format texte et les langages de balisage.
Le choix et l'usage des formats correspondent à des modélisations spécifiques, comme l'atteste l'étude du langage de balisage léger Markdown et des convertisseurs qui l'accompagnent comme Pandoc.
De cette analyse découle le principe d'édition multi-formats à partir d'une source unique, ou _single source publishing_.
Il se révèle autant une pratique spécifique qu'une opportunité pour envisager des modes d'_édition sémantique_, comme une scénarisation du sens dans les méthodes de fabrication du texte en artefact.
Nous confrontons les principes de la publication multimodale basée sur une source unique en analysant le module d'export de formats de l'éditeur de texte _Stylo_ et des pratiques qui lui sont liées.

Le cinquième chapitre constitue une critique du logiciel, d'abord d'un point de vue général avec une exploration définitoire et historique, puis en observant en particulier son évolution et son usage dans des activités d'édition.
Nous présentons et analysons des initiatives éditoriales qui refusent le logiciel, qui pensent et construisent leurs propres dispositifs, leurs _fabriques_.
La maison d'édition C&F développe des pratiques éditoriales et typographiques autour du mouvement dit du _CSS print_, son étude permet d'appréhender des choix constitutifs de l'acte éditorial.
Ces éléments nous conduisent à développer le concept de _fabrique_ avec les théories de Tim Ingold et de Vilèm Flusser, afin d'identifier et de nommer ce phénomène où les pratiques programmatiques sont imbriquées dans les manipulations du texte.
Ce phénomène de _fabrique d'édition_ est confronté à deux expérimentations que nous avons menées dans le cadre de cette thèse : un espace intermédiaire d'écriture et d'édition, et la fabrication de cette thèse.