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title: "L'éditorialisation en jeu"
chapitre: 2
section: 4
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Certaines pratiques d'édition participent à la construction d'un environnement, elles ne sont pas non uniquement la production d'artefacts qui portent des textes, comme nous l'avons vu avec Abrüpt{{< renvoi chapitre="2" section="3" >}} ainsi qu'avec les Ateliers dans le chapitre précédent{{< renvoi chapitre="1" section="5" >}}.
La constitution de cet espace dépend des outils sollicités autant que des contenus qui l'habitent.
Après une définition de l'édition, autant comme processus que comme action, nous prolongeons ces réflexions en prenant en considération cette question de l'environnement d'écriture et d'un espace de diffusion et de lecture.

Le positionnement éditorial d'Abrüpt dépasse le cadre du livre paginé ou en flux et participe au phénomène d'éditorialisation.
Cette maison d'édition, fortement ancrée dans son époque numérique, est bien plus qu'une structure productrice de livres imprimés ou de livres numériques.
L'éditorialisation est une notion, un concept, une théorie et une méthode, elle est "l'ensemble des dynamiques qui constituent l'espace numérique et qui permettent à partir de cette constitution l'émergence du sens" {{< cite "vitali-rosati_pour_2020" 10 >}}, elle est un outil de compréhension d'une pratique d'édition en contexte numérique.
Aborder l'éditorialisation, après une étude de l'édition, permet d'appréhender les pratiques d'édition à l'ère numérique, et de comprendre les phénomènes d'édition et leur institutionnalisation dans cet environnement.

Cette section dédiée à l'éditorialisation analyse le numérique en tant qu'espace et le rôle jouer par l'édition en termes de constitution de cet espace.
Le troisième chapitre est plus particulièrement dédié au numérique, non pas en tant qu'environnement à habiter ou à construire, mais dans une perspective de modification des processus dispositifs et des modélisations épistémologiques qui les accompagnent.


### 2.4.1. La nécessité du concept d'éditorialisation

Le terme éditorialisation, absent des dictionnaires, est l'action d'_éditorialiser_, ce verbe signifiant, en dehors de sa dimension journalistique, le fait de travailler un contenu textuel en vue de le transmettre et de le diffuser.
Le mot est donc lié à l'acte d'édition, mais il a, pour le sens commun, un usage plus large.
Ce terme est utilisé en sciences de l'information et de la communication pour répondre à des besoins épistémologiques, et plus particulièrement dans les pratiques documentaires ou les analyses du document.
Nous nous concentrons ici sur le domaine de l'édition et de l'édition numérique en tant que processus, nous n'abordons pas les enjeux d'autorité néanmoins essentiels dans une perspective documentaire {{< cite "broudoux_editorialisation_2022" >}}.

En 2007 Bruno Bachimont propose un usage de la notion d'éditorialisation pour définir des pratiques éditoriales propres au numérique.
Se plaçant dans un contexte de gestion de contenus multimédias, et plus spécifiquement d'indexation, il part du constat que les technologies numériques obligent à reconsidérer la vieille opposition contenu/contenant :

{{< citation ref="bachimont_nouvelles_2007" page="3" >}}
[…] le numérique ouvre la perspective que la manipulation technique du contenant puisse avoir un lien direct et contrôlé avec le sens du contenu […].  
{{< /citation >}}

Avec le numérique nous observons un passage de l'indexation pour la recherche d'information (typiquement via des moteurs de recherche ou des plateformes de contenus) à l'indexation pour la publication (avec la possibilité de réutiliser des ressources éclatées).
En effet chaque document peut être fragmenté en autant de ressources qui sont ensuite recomposées en "forme reconstruite".
Pour paraphraser Bruno Bachimont, l'_éditorialisation_ est ce processus d'écriture qui rassemble des ressources pour constituer une nouvelle publication.
L'enjeu est alors de construire des outils permettant d'assister la manipulation des contenus pour générer de nouveaux documents, et ainsi faire acte d'édition.

Reconsidérer l'édition dans un contexte numérique, et par là même les activités de lecture et d'écriture, constitue une évolution importante — surtout dans le domaine de la publication scientifique {{< cite "broudoux_editorialisation_2022" "110" >}} sans pour autant s'y restreindre.
Les structures d'édition s'emparent des possibilités du numérique pour envisager de nouvelles modalités de diffusion :

{{< citation ref="chartron_edition_2016" page="18" lang="fr" >}}
L'édition est un processus délimité dans le temps, l'auteur, l'éditeur et son équipe éditoriale travaillent selon un processus linéaire, la finalité étant la diffusion d'un contenu travaillé ensemble, mais qui restera figé et qui prendra date. Au contraire, l'éditorialisation est un processus ouvert, les lecteurs peuvent y participer, une fin n’est généralement pas déterminée puisque la vision d'un enrichissement permanent y est associée.
{{< /citation >}}

À ce stade, l'éditorialisation se distingue de l'usage commun du terme "éditorialiser".
Éditorialiser constitue une forme de médiation dont l'objectif est de transmettre plusieurs informations, pratique observée dans le journalisme notamment.
L'éditorialisation, quant à elle, est une activité d'édition dans un environnement numérique, il s'agit d'agencer des contenus structurés, de recréer un sens nouveau à partir des contenus divers et variés, et cela nécessite un environnement et des outils spécifiques — typiquement, le Web.

À partir de 2009 le séminaire de _Sens public_ se concentre sur cette question de l'éditorialisation, proposant de nombreuses conférences et des échanges multiples, donnant lieu par la suite à un certain nombre de travaux universitaires.
La dimension collective mais aussi ouverte de cet espace permet l'émergence de questionnements et d'apports foisonnants, initiée par Gérard Wormser, Marcello Vitali-Rosati, Louise Merzeau, Nicolas Sauret, Marta Severo ou Evelyne Broudoux parmi d'autres personnes impliquées et de nombreuses personnes qui sont intervenues.
À la suite de ces cycles{{< n >}}[https://seminaire.sens-public.org](https://seminaire.sens-public.org/){{< /n >}}, intitulés "Nouvelles formes d'éditorialisation" puis "Écritures numériques et éditorialisation" et qui continuent jusqu'en 2019, Louise Merzeau propose en 2013 une approche différente de celle de Bruno Bachimont, mais néanmoins complémentaire {{< cite "merzeau_editorialisation_2013" >}}.
Basée sur l'expérience d'un événement, elle prolonge la question de la constitution de nouveaux documents à partir du morcellement d'informations disponibles sous différentes formes et sur de multiples plateformes.
Le contexte est celui des réseaux sociaux, et le domaine celui des pratiques de lecture et d'écriture, et d'édition.
Comment, à partir de multiples fragments, est-il possible d'éditorialiser des formes lisibles de contenu, néanmoins mouvantes et éparpillées ?
Considérant des formes multimodales transmédia, Louise Merzeau analyse les dynamiques à l'œuvre sur différentes plateformes d'échanges sociaux et de création de contenus.
Louise Merzeau insiste notamment sur la dimension collective de l'éditorialisation :

{{< citation ref="merzeau_editorialisation_2013" page="116" >}}
D'un côté, le processus ininterrompu d'éditorialisation fait déborder les contenus de toute forme stabilisée en les redocumentant à la volée. De l'autre, il met en œuvre une production documentaire affranchie des logiques affinitaires au sein même d'un espace contributif.
{{< /citation >}}

L'éditorialisation, en tant que pratique collective et potentiellement contributive, est une opportunité d'échapper aux tentatives de centralisation et de concentration des grandes entreprises du numérique comme Google ou Facebook.
Une forme de réappropriation des contenus et de leur diffusion est possible avec l'éditorialisation, comme le précise Louise Merzeau :

{{< citation ref="merzeau_editorialisation_2013" page="113" >}}
Pensée comme synchronisation collective autour d’un événement et d’un questionnement, [cette activité éditoriale] a pour fonction de fournir des repères, des références, des normes (lexicales) et des règles d’intelligibilité.
{{< /citation >}}

Sur cette question de la réappropriation et de la génération de nouveaux documents, Michael Sinatra et Marcello Vitali-Rosati font un constat similaire en 2014 dans _Pratiques de l'édition numérique_ :

{{< citation ref="sinatra_pratiques_2014" page="9" >}}
En ce sens, quand on parle d’édition numérique, on peut utiliser le mot "éditorialisation", qui met l’accent sur les dispositifs technologiques qui déterminent le contexte d’un contenu et son accessibilité. Éditer un contenu ne signifie pas seulement le choisir, le légitimer et le diffuser, mais aussi lui donner son sens propre en l’insérant dans un contexte technique précis, en le reliant à d’autres contenus, en le rendant visible grâce à son indexation, à son référencement, etc.
{{< /citation >}}

L'édition, et plus particulièrement ici l'_édition numérique_, doit être comprise non plus seulement comme un processus de production d'artefacts, mais plus globalement comme un ensemble de dynamiques qui permettent la production de connaissance et la création de sens.
Les travaux successifs de Bruno Bachimont, de Louise Merzeau, de Michael Sinatra, de Marcello Vitali-Rosati mais aussi de Nicolas Sauret {{< cite "sauret_revue_2020" >}}, permettent de considérer des pratiques d'édition en contexte numérique avec ce concept d'éditorialisation.

Plus largement, les pratiques d'édition mais aussi de _publication_ surgissent dans de nouveaux cadres, s'émancipant du rôle traditionnel de l'éditeur et de sa figure.
Avec l'apparition d'outils de création et de production, mais aussi de plateformes de diffusion, l'amateur peut _éditer_ {{< cite "parmentier_pourquoi_2021" >}}.
C'est la figure même de l'éditeur qui est peu à peu déconstruite à travers cette opportunité de faire exister des textes à moindres frais.
Cela crée une forme d'horizontalité, plaçant les figures d'amateur et d'auteur (reconnu) sur un plan (économique) d'égalité.
Cette reconfiguration est à la fois enthousiasmante pour les possibilités de création, et décevante pour la qualité des artefacts et leur condition de circulation, les textes sont en effet souvent enfermés dans les silos bien gardés d'entreprises privées.
L'éditorialisation est ainsi une notion qui décrit un phénomène de recomposition dans l'environnement numérique, et un concept qui définit un phénomène d'édition en redéfinissant la constitution et la circulation des contenus.


### 2.4.2. Vers une théorie de l'éditorialisation

Marcello Vitali-Rosati effectue des recherches sur l'éditorialisation depuis plusieurs années, partant des travaux de Bruno Bachimont et menant un travail personnel, singulier mais aussi collectif avec les séminaires _Sens public_ puis _Écritures numériques et éditorialisation_ déjà mentionnés.
Pour illustrer cette démarche nous partons d'une première définition stable donnée en 2016 :

{{< citation ref="vitali-rosati_quest-ce_2016" >}}
Selon la définition restreinte, l’éditorialisation désigne l’ensemble des appareils techniques (le réseau, les serveurs, les plateformes, les CMS, les algorithmes des moteurs de recherche), des structures (l’hypertexte, le multimédia, les métadonnées) et des pratiques (l’annotation, les commentaires, les recommandations via les réseaux sociaux) permettant de produire et d’organiser un contenu sur le web. En d’autres termes, l’éditorialisation est une instance de mise en forme et de structuration d’un contenu dans un environnement numérique. On pourrait dire, en ce sens, que l’éditorialisation est ce que devient l’édition sous l’influence des technologies numériques.
{{< /citation >}}

Marcello Vitali-Rosati propose ici une synthèse du concept d'éditorialisation, mais aussi un apport nouveau par rapport aux éléments déjà présentés.
L'affirmation selon laquelle l'éditorialisation est, en contexte numérique, le devenir de l'édition, est, en particulier, stimulante.
Stimulante car plutôt que de considérer qu'il y a un nouveau domaine à étudier, il s'agit d'observer et d'analyser une évolution de l'édition.
Plutôt qu'une recherche détachée, c'est un parcours qui vise à définir l'édition telle qu'elle est aujourd'hui.
Nous vivons désormais dans un environnement façonné par le numérique, quel que soit notre rapport ou notre usage de celui-ci.
Par ailleurs, Marcello Vitali-Rosati, dans cette acception proposée en 2016, précise qu'il s'agit de "dynamiques" qui sont à l'origine d'une production et d'une structuration de l'"espace numérique".
Il est question de produire _et_ de structurer, c'est-à-dire autant engendrer ou faire exister, que donner une forme ou à un agencement à cette création.
Internet et le Web sont clairement concernés et à l'origine de ce double phénomène de production et de structuration, du fait de l'utilisation d'un certain nombre de protocoles (permettant la communication) et de standards (facilitant la structuration).

Marcello Vitali-Rosati définit trois aspects fondamentaux de l'éditorialisation {{< cite "vitali-rosati_editorialisation_2017" >}} : un aspect technologique qui concerne les rouages techniques depuis les serveurs jusqu'aux plateformes en passant par les protocoles et les formats, ces technologies sont constitutives de notre environnement (numérique) ; un aspect culturel qui influence le développement des technologies (et inversement) ; et enfin un aspect pratique qui permet de prendre en compte la dimension créative des actions qui ne se limitent pas à un usage.
Distinguer ces trois aspects permet de faire une analyse théorique de l'éditorialisation.

À la suite de ses travaux de recherche successifs jusqu'en 2020, Marcello Vitali-Rosati propose une _théorie_ de l'éditorialisation :

{{< citation ref="vitali-rosati_pour_2020" >}}
L’éditorialisation est l’ensemble des dynamiques qui constituent l’espace numérique et qui permettent, à partir de cette constitution, l’émergence du sens. Ces dynamiques sont le résultat de forces et d’actions différentes qui déterminent après coup l’apparition et l’identification d’objets particuliers (personnes, communautés, algorithmes, plateformes…).
{{< /citation >}}

Marcello Vitali-Rosati se place autant dans une perspective d'étude littéraire, une recherche en sciences de l'information qu'une théorie philosophique.
Cette théorie nous donne des pistes pour construire notre monde, mais aussi pour le comprendre.
Marcello Vitali-Rosati nous propose "une véritable philosophie à l'époque du numérique" :

{{< citation ref="vitali-rosati_pour_2020" >}}
Parce qu’elle en souligne la structure, l’éditorialisation nous donne la possibilité de comprendre l’espace numérique et de comprendre le sens de nos actions dans cet espace : elle nous révèle les rapports entre les objets, les dynamiques, les forces, les dispositifs de pouvoir, les sources d’autorité.
{{< /citation >}}

Ces travaux aboutissent en 2021 à une théorie philosophique qui dépasse largement l'éditorialisation, mais qui, pourtant, part de ce point :

{{< citation ref="vitali-rosati_pour_2021" >}}
Dans le cadre de l’éditorialisation, si nous ne pouvons pas savoir si Michael Sinatra existe quand nous ne le voyons pas, nous pouvons par contre savoir qu’il y a des dynamiques qui le médient de façon continue indépendamment de nous – et donc qu’il existe en tant que médié techniquement, en tant que pensé par quelque chose.
{{< /citation >}}


### 2.4.3. Édition et éditorialisation

{{< definition type="definition" intitule="Éditorialisation" id="editorialisation" >}}
L'éditorialisation est d'abord considérée comme l'édition sous l'effet des technologies numériques, mais l'apport des recherches récentes sur ce concept, et notamment celles de Marcello Vitali-Rosati, permet de considérer ce concept comme un outil méthodologique.
L'éditorialisation et ses trois aspects (technologique, culturel, pratique) constituent un cadre de compréhension du numérique, en tant qu'un _ensemble de dynamiques_, ainsi que, dans le cas de notre étude, un moyen de comprendre ce qu'est l'édition _aujourd'hui_.
{{< /definition >}}

Les liens entre édition et éditorialisation ont déjà été soulignés : l'éditorialisation peut être considérée comme l'édition sous l'effet des technologies numériques.
Notre usage du concept d'éditorialisation est méthodologique, il nous permet de comprendre ce qu'est l'édition _aujourd'hui_.
Nous précisons les liens qui existent entre ces deux concepts ou théories pour aboutir à une nouvelle définition de l'édition.

Commençons par reprendre les trois aspects de l'éditorialisation précédemment présentés : l'aspect technologique, l'aspect culturel et l'aspect pratique permettent de définir plus précisément l'éditorialisation.
Ces trois aspects donnent aussi une représentation de l'édition en tant qu'activité, processus et acte.
C'est que nous démontrons en les appliquant à l'édition.
Tout d'abord l'aspect technologique est la dimension constitutive de l'édition, ce qui permet autant de travailler les textes que de produire les artefacts issus de l'édition. C'est ce que nous avons présenté dans le premier chapitre{{< renvoi chapitre="1" section="0" >}}.
Ensuite l'aspect culturel permet de faire le lien entre les contenus manipulés dans une démarche éditoriale — qu'il s'agisse de documents ou de ressources selon l'acception de Bruno Bachimont précédemment présentée — et les techniques ou technologies nécessaires à ces manipulations.
Il s'agit d'opérer une mise en relation.
Enfin, l'aspect pratique est une perspective peu prise en compte dans les considérations ou les définitions de l'édition, et qui croise l'hypothèse générale de cette thèse : les pratiques d'édition ne peuvent se réduire à la seule production d'artefacts, il y a aussi une dimension créative, hybride, qui concerne l'usage des outils et plateformes mais aussi la constitution de chaînes d'édition spécifiques.

L'édition non numérique est toujours de l'édition, en revanche toute pratique d'édition s'inscrit aujourd'hui dans un environnement numérique.
Quand bien même aucun ordinateur n'est utilisé pour _fabriquer_ un livre, le contexte lui _est_ numérique : les façons de communiquer, de distribuer, de diffuser ou même de partager des informations font à un moment donné usage du numérique (appareils, réseaux, écrans, etc.).
De même, la figure de l'amateur a toujours besoin de celle de l'éditeur, les quelques succès d'autoédition le confirment avec une reprise quasi systématique des textes initialement publiés à compte d'auteur sur des plateformes diverses par des maisons d'édition installées.
Considérer l'éditorialisation comme une dimension de l'édition (ou inversement), _aujourd'hui_, consiste à constater une évolution dans un monde désormais façonné par le numérique.
C'est d'ailleurs la dimension que nous analysons dans le chapitre suivant{{< renvoi chapitre="3" section="1" >}}.

Si nous avons rapidement abordé les questions _numériques_, il convient désormais de définir plus précisément ce que recoupe cette notion, et d'apporter un regard critique sur plusieurs de ses acceptions.
Avant cela, nous épuisons l'hypothèse selon laquelle l'éditorialisation est un outil méthodologique pour analyser des pratiques d'édition contemporaines avec une étude de cas, celle de la chaîne d'édition des Ateliers de \[sens public\].